Demain sera mon dernier jour au Val à l'âne, vendredi à 4h je serai debout pour prendre le seul bus qui passe dans les environs et qui me mènera à Ottawa. J'ai beau toujours faire mon associale, je me suis grandement attaché au lieu, aux ânes et à la famille. Cette expérience restera gravée dans ma tête. Après deux mois, je pense avoir travaillé comme un acharné, fidèle à mes habitudes, mais un gigantesque sentiment d'inachevé perdure. Je n'ai jamais eu une grande estime de moi, mais le peu de confiance que j'essaie d'avoir je la puise dans la reconnaissance de mon dévouement total au travail. Ici elle a été totale et les portes de ce lieu me seront toujours ouvertes à n'importe quel moment. Je n'aime guère les compliments mais ils ont été nombreux, en période de doute ça rassure toujours un petit peu.
Je me sens triste de quitter ce petit paradis, je suis resté ce soir un bon moment à parler à mes copines ânesses qui m'ont écouté et quelque peu rassuré : des woofers elles en ont vu un grand nombre et en verront d'autres. J'ai refait un petit tour pour revoir toutes les belles rencontres que j'ai faites ici, marmottes, moufettes, couleuvres, grenouilles, reinettes, castors, rats musqués, loutres, et tous ces petits oiseaux qui, grâce à leurs chants quotidiens rappellent qu'il y a de la vie tout autour de moi. Nul besoin d'entendre des sirènes de pompiers, des voitures et le cliquetis des feux piétons pour ne pas se sentir seul. J'ai été très gâté ce soir, beaucoup étaient au rendez-vous ce qui me rend d'autant plus morose.
Je ne suis pas encore parti mais je suis déjà nostalgique et je sens que le retour à la civilisation va être difficile, dépenser de l'argent pour bouger et voir des choses, voir des gens vaquer à leurs occupations sans se parler, personne pour partager mes expériences à moins de vouloir passer pour un original, un fou et entendre des "Tu critiques la société mais tu en profites bien !", effectivement, et que pourrai-je y répondre ? Je ne me suis pourtant jamais senti si vivant que seul à patienter des heures en écoutant les oiseaux et attendre qu'un castor veuille bien me montrer le bout de son museau.
Je repasserai par ici, il y a tant de choses que je n'ai pas pu faire : du kayak (mauvais temps tous les weekend), observer la ponte des tortues serpentines qui commence en ce moment et bien que j'y aille tous les soirs elles ne se sont pas encore décidées à sortir, pêcher (j'ai acheté ma carte mais la plupart des pêches intéressantes ouvrent qu'à partir de ce weekend...), voir les petits ânons naître, voir le jardin et le potager en plein essor, finir la grange...
Pour le suite je ne sais pas du tout, je me suis gardé une semaine avant de retourner sur Montréal, je pense que je choisirais ma destination au dernier moment en arrivant à la gare routière d'Ottawa... Une page se tourne on verra ce qu'il y aura dans les prochaines...
Hey mais c'est la cousine de la moufette de Windsor!
ReplyDeleteAppelée aussi la "péteuse de Windsor" !
ReplyDeleteAllez potos, tout les bons moments ont peut-être une fin mais ont bien souvent une suite aussi ^^
ReplyDeleteBon courage pour le retour à la civilisation. Va chez le dentiste, ca te fera ca de moins à penser et ca de moins qui t'oblige à retourner à la ville.
Bise, bonne continuation et continu à nous tenir informer