Tuesday, July 2, 2013

MoMosquitoes

Parler du Yukon l'été sans parler des moustiques, maringouins, bugs, bibites serait passer a coté de l'essentiel.  On en bouffe surement plus au sens propre qu'au figuré et je sais maintenant les apprécier à toutes les sauces.


Isolé de mon coté parmi toute cette foule amassée pour regarder le soleil le "soir" du solstice un local s'approche de moi :
- Tu es déjà venu ici eh ?
- Oui oui ! Vous vous rappelez de moi !?
- Non, mais tu es un des rares a ne pas taper les tonnes de moustiques sur ton front et ton cou (rires)

Il m'arrive parfois d'oublier que je vis au milieu de ces monstres sanguinaires. Pour la plupart du monde ils sont(seront) leur pire ennemi. Pour les touristes en quête de plantigrade les moustiques resteront certainement la première chose qui leur viendra à l'esprit quand ils repenseront au grand nord (ça et le prix de la nourriture).

Si ils ne sont pas si violent en ville dès qu'on s'en éloigne ils forcent la plupart des bipèdes à rester cloitrer dans leur cabine ou leur tente qu'ils ont aspergée de produit (après s'être soigneusement badigeonné le moindre centimètre carré de peau). 

J'avais acheté une bouteille il y a deux ans avant de partir dans les monts Groulx, elle est toujours à 99% pleine. Je préfère me dire que ces produits sont inefficaces ;  au mieux ils vous protégeront quelques  minutes.  . Mes 4 voisins de terrain de camping en sont à leur deuxième bouteille de produit depuis 3 jours qu'ils sont ici et rares sont les minutes ou je n'entends pas un son de claque. 

Restant l'essentiel de mon temps dehors avec les vampires du nord, ils font aussi parti de mes observations.  Quand les livres n'arrivent pas à m'emporter ailleurs ces insectes deviennent mes meilleurs compagnons de jeux.

Les premières générations sont des gros bombardiers  à moteur branlant incapables de planter leur aiguille même dans les jambes d'un cycliste soigneusement rasé (au passage la meilleure arme anti moustique reste les poils et je regrette de ne pas avoir une pilosité plus prononcée).  Les générations suivantes se perfectionnent jusqu'à devenir de parfaits avions de chasse capables de véritables prouesses. 

Je les regarde me piquer et se remplir le bidon. C'est amusant de voir comme ils ont du mal à voler et d'entendre la différence de bruit une fois rassasiés. Un bon bushman sera capable de savoir si le moustique qui rode autour de son oreille a mangé ou non.

Celui d'hier a réussi à s'infiltrer par la micro ouverture laissée à ma vitre de voiture pendant que tous ses copains s'épuisaient depuis une bonne heure (première prouesse). On ne peut plus fairplay je l'ai laissé me piquer. Une fois remplis ils n'ont plus du tout le même comportement, la chaleur ne les attire plus. Ils semblent utiliser toute leur énergie et leur compétence de survie en milieu hostile pour rejoindre le grand chef moustique collecteur. J'ai ensuite essayé à trois reprises mon shoot en vol (variante au petit doigt pour lui laisser des chances) mais il a réussi à se réfugier dans un coin du pare brise in atteignable pour un bipède non outillé. Rien d'étonnant  plusieurs de ses parents avaient déjà découvert cette planque. Sans perdre une seconde il fonce vers la vitre se laisse monter vers l'ouverture en esquivant une de mes attaques à la boulette de papier. Il a appris de son entrée : il ne peut pas sortir en volant l'ouverture étant bien trop petite pour pouvoir y agiter ses ailes ; il sort donc en marchant puis décolle une fois l'essentiel de son corps passé. "Well done my little friend" me dis-je. Puisse son expérience servir ses congénères.

J'ai tout d'abord pratiqué à outrance le "shoot en vol façon crotte de nez" et, finalement, si cela perturbe leur vol, souvent ça ne tue que ceux qui sont déjà remplis. Il conviendra  donc de choisir les plus rougeoyants pour des résultats éclaboussants assurés. 

Je me suis ensuite entrainé à les attraper non pas dans la paume de ma main (trop facile) mais au bout de mes doigts sans ni les tuer ni les blesser . C'est devant mon assiette de chinoiserie que m'est venue l'idée de passer aux baguettes.

Pour satisfaire ma soif de connaissance je me suis même adonné à la torture de ces pauvres petites créatures. Et j'ai découvert un méthode imparable pour parvenir à la capture du sujet ainsi qu'à sa dissection et je ne saurai la garder secrète.

Si il est très difficile d'attraper un moustique qui vient de se poser sur vous, celui qui a commencé à se remplir la panse sera d'une docilité exemplaire pour des études anatomiques poussées. Pour être tout à fait franc c'est même un moustique qui m'en a susurré l'idée. Alors que j'approchais mes gros doigts sales,  le petit animal, se cramponnant sur sa trompe, leva une de ses pattes postérieures et la glissa entre mes doigts. Je lui enleva donc sans que cela ne sembla le perturber - il continuait à faire le plein. Il me présenta une deuxième patte puis une troisième. Son bidon étant sur le point d'exploser il décida finalement de mettre les voiles. Depuis je m'entraine à éplucher des maringouins. Vous noterez que le plus difficile à leur retirer reste leur seringue.

Si de manière générale je garde toujours mon sang froid dans la nuée il m'arrive tout de même de le laisser bouillir. S'en suit un gros carnage sanglant et parfois même des sessions de grattage interminable. C'est dans ce genre de moment que le bushman qui est en moi disparait. Je me réfugie lâchement dans ma tente en écoutant ces prédateurs roder. Hier soir, à peine le zip de ma tente fermé j'entends la pluie qui commence à tomber. Un "Good timing" sort de ma bouche. Je guette les gouttes mais remarque que ce son vient simplement des miliers d'insectes qui flirtent avec la toile de mon abri de tissu. Les mouches noires (petits moucherons carnivores se déplaçant par horde) sont maintenant également de la partie. Il est déconseillé de les laisser trop vous manger sinon vous allez vous retrouver crouté mais ceci est une autre histoire...

3 comments:

  1. je dirais meme grosses saletés ces mouches noires!
    J'en garde encore les stigmates sur mon crane et mes bras!

    Bye

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  2. t'es vraiment cinglé mon pauvre ami,
    on se dirait dans un dictionnaire d'anatomie du debut du siecle dernier,
    bahhhhhh degeuu
    c'est malgre tout un regal de te lire!!!

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    1. Tous les Anonymous du net débarquent ici !!!!
      C'est qui bordel ? :D

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