Tuesday, February 12, 2013

Retour en Gaule - Les retouvailles

La Louloutte :

2 ans sans la voir, elle a eu le temps de vieillir au rythme des canidés et de perdre l’ouïe. 14 ans pour un toutou ça commence a faire, mais elle pète la forme. Elle a toujours été craintive avec les étrangers et, a mon grand regret mais néanmoins comme prévu elle ne m'a pas reconnu. Se réfugiant dans les pattes de sa maman (qui est la mienne aussi) elle me fuit. 

Elle est très intriguée par la présence de cet inconnu qui se croit chez elle comme dans sa propre demeure. Elle me montre les dents mais elle n'a jamais mordu qui que ce soit. Elle me fait rire mais jaune. Ce retour s'annonce au moins aussi difficile qu’imagine. 


Le lendemain matin, sortant de ma chambre pour préparer mon saint café du réveil elle m'aboie dessus, j'ose espérer qu'elle se refera a ma présence. Reprenant mes vieilles habitudes j'allume mon ordinateur de geek a l’écran géant, sirote mon café et lis les nouvelles de mon Yukon. C'est certainement sur ce fauteuil que j'ai passe la plus grande partie de mon existence. 

La porte entrouverte, Mlle Loute passe humer les odeurs de cette chambre vide depuis si longtemps et m'aboie a nouveau dessus comme pour signaler la présence d'un voleur. Prenant son courage a deux mains elle ose tout de même rentrer dans la chambre. Je ne souhaite pas la perturber et reste rive sur mon écran pendant qu'elle monte sur mon lit. Nous avions l'habitude de passer toutes nos journées tous les deux ainsi peut être s'en souviendra-t-elle.

Absorbe par mes lectures je tourne la tête en direction du lit. Elle me fixe très interrogative. "Bin alors Louloutte tu ne te souviens pas de moi ?". "Je connais ce chevelu, ce blond qui reste tout le temps derrière son PC ça me dit quelque chose". Elle remue la queue, les souvenirs remontent. C'est le moment pour le gros câlin a base de poil et de léchouille : tout ce dont je raffole ! Rien ne me touche plus que l'amour d'un chien.

Après cela, elle a repris sa place sur sa chaise a cote de moi a table, m'a présenté tous ses nouveaux pouics (elle les collectionne), a repris son habitude de me réveiller chaque matin a coup de langue et de mordillage de nez. Certainement un des plus beau cadeau de mon retour.


Les amis :

J'ai la chance d'avoir des amis de longue date. Nous passions tout notre temps ensemble comme les 5 doigts d'une main. Nous sommes tous extrêmement différent mais jamais il n'y a eu de clash entre nous.

Ceux sont ces amis qui ont voyage avec moi tout au long de ces 2 années. Combien de fois me suis-je dit "Rahhh si Aurel était la...", "J'adorerais faire ce road trip avec mes potes" mais je reste lucide. Force est de constate que qe que j'ai vécu, mon immersion, ces aventures, les moments difficiles qui m'ont fait grandir, tout cela n'a été uniquement parce que j’étais seul. 

Mes amis (et la famille) ont souvent été ce qui m'a empêché de sombrer si profond qu'il m'aurait été impossible de revenir. Comme un mince fil me reliant aux réalités terriennes. Pourtant nous n’étions pratiquement jamais en contact malgré toute la technologie qui existe pour le rester. Je déteste le téléphone, je n'aime pas la cam, je ne ressentais ni le besoin de donner des nouvelles autrement que par ce blog ni forcement celui d'en avoir. En France même j'ai toujours été l'injoignable, celui qui pouvait disparaitre n'importe quand et ceci n'a pas change malgré la distance.

Pour ce retour j'ai pris mon rôle de moulin a parole. Parler, parler, parler jusqu’à pas d'heure. Il est pourtant horrible d'avoir a narrer ses aventures en sachant pertinemment que ce ne sont que des mots et que ce genre d’expérience se vit mais ne se raconte que trop difficilement. Comment faire passer des sensations ? Comment parler de ses experiences sans qu'elles paraissent comme des generalites ? Comment arriver a faire coincider le debit possible de ma parole avec celui que mon cerveau ?

Dans toutes ces discussions ce que je redoutais arriva. Provoquer l'envie, paraitre comme celui qui a du courage. Ce mot "courage" me faisait sortir de mes gonds ce a quoi on me rétorquait "Oui mais toi Momo tu es le summum de l’humilité". Nous aimons nous taquiner et j'ose espérer que mes amis ne me disaient cela que par taquinerie sachant a quel point je déteste les compliments. Oser m'insulter de "courageux" et d' "humble" en l'espace de deux phrases ne pouvait être qu'un affront. 

Pour moi le courageux est celui qui choisit une voie, s'y fixe et avance dans la vie ainsi, écrasant les doutes par la stabilité de sa situation, quelqu'un qui pose une brique chaque jour pour arriver a un but futur précis - un travail de fourmis dont je suis clairement incapable. Un électron libre est une sorte de lâche qui ne sait pas ce qu'il veut, qui préfère se laisser porter par ses doutes et le sens du vent en évitant soigneusement de penser au futur ou, le cas échéant, s'y soumettant. Je peux vous paraitre a cote de la plaque par ces affirmations mais c'est d'une part ce que je pense profondément et d'autre part j'assumerai et revendiquerai toujours le fait d’être a cote de la plaque.

La famille :

"Et ta mère elle le prend comment ?" Voila l'interrogation qui revient mais qui restera sans réponse. Elle me sait heureux je pense que c'est tout ce qui compte. Je ne sais pas si je manque, si je provoque des angoisses a ne pas donner trop de nouvelles, si elle s'interroge sur les raisons de ces envies de grand air si loin. Je pense être vu autant comme quelqu'un qui a pleinement la tête sur les épaules que comme un écorché vif. Quelqu'un qui préfère éviter d'avoir a parler de ce qu'il ressent de peur d’être affaibli par son hyper-sensibilité. Tout ceci n'a pas besoin d’être dit, j'ose imaginer qu'une mère sait cela.

Laurent sait cela également, sa pudeur omniprésente ne l'autorise de toute façon pas a venir sur le champs des sentiments. Un sensible sait qu'il ne faut pas trop titiller un autre sensible.

Mon frère, bien que diamétralement oppose en bien des points est en grande parti responsable de ce que je suis. L'univers dans lequel il m'a fait grandir raisonne dans ma tête chaque seconde. Quand je suis perdu au milieu de nul part après des heures ou des jours de marche c'est a lui que je pense en premier. Si je me surpasse physiquement je le fais pour nous deux, quand j'ai mal et que je souffre je pense a lui pour faire taire mes plaintes et continuer a avancer. Ma haine sans limite des chialeux me vient de lui et j'aime cultiver cette haine qui est une des rares valeurs dont je suis fier. 

Ma famille me manque et je profite de ces lignes pour leur dire vu que ça n'a pas pu être dit les yeux dans les yeux. 


Je m'y suis fait à cette vie isolée des miens. Des réveils en pleine nuit en me demandant si ce n'est pas le signe d'un problème de leur coté, redouter une mauvaise nouvelle quand je consulte mes mails... Je me sens très égoïste autant qu'incapable d'expliquer un pourquoi cette nouvelle vie mais mon grand nord me manque déjà. Je me sens revenir à des racines mais très loin du nouveau chez moi. 

5 comments:

  1. Diamétralement opposé ??? Tu dis ça juste car tu as les cheveux longs et moi le crâne sans cheveux !!! :) tu verras la prochaine fois ce sera panpan culcul :)
    Bon je peux donc lire que tu vas bien ^^ et que tu erres toujours dans les terres du yokounkoun (pas si kounkoun que j'en ai l'air)
    Bon garde le cap, et le bon, ta boussole depuis quelques années t'indique la bonne direction...
    je te laisse le lien sur mon forum, ouvert pour les joueurs de Lozère... mais où je me retrouve depuis 3 mois tel le GaGan moyen en pleine nature candienne... SEUL mouahahaha, tu peux y laisser des messages ^^
    http://ulfgevaudan.xooit.fr/index.php
    D'ici peu j'y mettrai une photo d'une fig qui te ressemble étrangement, j'en ai rit qd je l'ai peinte..
    La biz à toi...
    Force&Honneur
    Val

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    1. Mouhahaha, pas si KounKoun que j'en ai l'air :D

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    2. L'ipad n'aime pas le blog, c'est une horreur pour écrire un message ou l'éditer arrrgggg (bon y a une application pour mais je ne peux rien télécharger). Je disais donc : il me faut ton adresse postale (envoie la par mail).
      Hate de voir cette fig :)
      Bizzzz et take care dans ton trou perdu

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  2. Avec Blandine nous ne sommes pas sœur pour rien, moi aussi j'avais fait un petit commentaire hier mais je ne sais pas où il est allé alors je recommence....
    Ton article est poignant et on peut dire que tu vois juste. Je sais que cette vie te convient et te rend heureux, s'est tout ce qui compte pour moi. Combien s'engagent dans une vie conformiste pour le regretter quelques années après. L'angoisse est là parfois mais je sais que tu as la tête sur les épaules et que tu ne fais pas les choses sans réfléchir et ça me rassure. Conclusion : on peut vivre en étant très éloigné les uns des autres et n'avoir jamais été aussi proche:)

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