Thursday, September 15, 2011

Road trip yukonnais part2

JOUR 3

Le réveil se fait sous un épais brouillard au bord de la Dempster juste 2 Km avant Inuvik. Pour résumer, imaginez juste quelques instants : rouler de Marseille à Paris sur une route de gravelle, croiser moins de 10 voitures en 2 jours, traverser une ville de 700 âmes et une station service. Tout le reste n'est que nature si vaste qu'elle vous donne le tournis. 

Les villes du nord ne sont pas un modèle de beauté. Leur isolement pousse les habitants à la réutilisation, le froid à une chaleur  humaine hors du commun. Les locaux sont essentiellement des first nations, qui ne sont pas forcément toujours facile d'accès mais une fois le pas franchi, ces habitants ne possédant pas grand chose, vous donneront tout ce qu'ils ont. Peut être un élément de réponse quant à l'entraide exceptionnelle existant dans ce pays. Les traces du catholicisme sont la preuve de la venue des blancs. Si de nos jours les québécois  ont choisi d'utiliser des termes de l'église comme jurons, les ravages causés par cette dernière sur les first nations sont incomparables. Mieux vaut éviter de trop lire sur le sujet, mais en même temps cela permet de comprendre pourquoi l'homme blanc sera toujours mal vu par ici à premier abord. 


La route s'arrête ici, mais quand l'hiver arrive il prolonge la Dempster encore plus au nord via la route de glace mais malheureusement, à cette époque de l'année seul l'avion permet d'aller encore un peu plus haut, l'heure du demi tour sonne donc. 

Les nids de poule ne sont pas l'unique raison qui nous oblige à rouler doucement ; si l'homme à décider de construire cette route, nous sommes ici sur la terre de la vie sauvage. Des animaux peuvent traverser à tout moment. Et quand il s'agit d'une petite famille de nounours, il convient de ne pas les effrayer, ni de les déranger trop longtemps, une petite photo pour immortaliser l'instant et nous voila repartis.

Nous décidons de passer la nuit dans le parc de Tombstone afin d'en profiter une dernière fois avant de quitter cette route de rêve. 

JOUR 4

Même si les nuits sont plus que fraîches, c'est un régal que de se réveiller dans un tel endroit. Fatigués, courbaturés, et n'ayant pas pris de douches depuis notre départ (miam), on décide tout de même d'aller faire une petite marche dans ce paradis terrestre. Je suis de plus en plus attaché à ce pays, son histoire, ses paysages... Dès que je croise un Inukshuk je ne peux pas m'empêcher de le prendre en photo :). J'avais dit que je reviendrai à Tombstone, et je fête maintenant ma cinquième venue ici mais il est impossible d'être rassasié. Les montagnes en France sont magnifiques aussi, mais la sensation d'isolement est bien plus grande, le type de végétation inexistant dans notre beau pays. Je ne suis pas sûr que le simple fait de faire des Inukshuk en France suffira pour me satisfaire et oublier le manque de ces contrées si reculées.

Je resterais bien toute ma vie ici mais la voiture doit être ramenée et mon collègue veut voir Dawson City. J'ai une sensation très étrange en prenant la direction de cette ville dans laquelle j'ai passé tout l'été. Il me semble que je suis en train de rentrer à la maison... A peine arrivé je me dirige vers le restaurant dans lequel j'ai travaillé. Je recroise mes collègues de travail qui nous invite à manger. Je connais toutes les têtes et beaucoup sont amusés de me voir ici seulement quelques jours après être parti. Ils savent que c'est ce qui se passe dans le Yukon, et plus précisément dans une ville comme Dawson. Si on apprécie, on y revient toujours... 

En attendant, la Top of the world highway nous appelle. Encore de la gravelle jusqu'à la frontière de l'Alaska. Cette route porte magnifiquement son nom : si pour la dempster il est rare de se retrouver sur les sommets, ici la route ne passe que par les crêtes, attention mieux vaut ne pas avoir le vertige ;). En revanche, étant donné mes petits problèmes de passeport, la frontière de l'Alaska restera ma limite à mon grand regret...



De retour à Dawson, nous rejoignons mes copines femmes de ménage dans leur cabine réservée pour l'hiver. Je suis vraiment très attaché à toutes ces personnes, je ne les oublierai jamais. Ensuite, un petit tour au casino, l'attraction obligatoire pour quelqu'un qui ne connait pas cette ville. Je crois que Jérôme a apprécié, surtout quand les danseuses sont venues pour me dire bonjour :). En effet, il s'agit aussi d'anciennes collègues de travail. Quelque soit l'endroit il y a toujours quelqu'un pour venir discuter avec nous et me demander des nouvelles, je suis vraiment à la maison ici. Le personnel du ferry me demande même si j'ai gagné au casino en me voyant dans cette si grosse voiture.

A ce moment nous avons fait pas loin de 2500Km, mais c'est loin d'être fini ;)

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