Un dimanche à Gatineau

Après une nuit en prison, un couple d'anciens pvtistes, dans ce pays depuis 6 ans ont pu m'héberger. Contrairement à ma nature habituelle, je trouve avoir particulièrement beaucoup parlé... Ca fait, mine de rien, du bien de pouvoir raconter ses aventures après être resté 2 mois seul. Un couple très charmant que je n'oublierai pas. Il habitent à quelques centaines de mètres du parc de la Gatineau. Une occasion donc d'aller y faire un tour.

Je suis parti assez tard et je ne prévoie qu'une petite marche dans ce parc gigantesque. Destination le lac Pink, 8km de marche aller et 3km pour en faire le tour. Le temps est plutôt à la grisaille mais le sol est jonché de fleurs (surtout des trilles des bois blanches), des bernaches du canada, des écureuils, des tamias et toutes les teintes de vert que la France ne connait pas. Sur le trajet à l'aller j'ai du croiser 4 cyclistes et un marcheur. Magnifique endroit et même si la ville d'Ottawa est sympathique cela me fait énormément de bien d'entendre des oiseaux plutôt que des voitures.

J'ai mon sac sur le dos et mon gros blouson attaché que j'ai pris au cas où mais il me gêne plus qu'autre chose. Encore une fois la logistique n'est pas mon fort, mais avec tout ce matériel photo je suis un peu obligé de partir chargé. Cette marche est plus un petit entrainement qu'une rando-photos. Les célèbres moustiques du Canada sont au rendez vous : en marchant on en a plein qui nous suivent, si on s arrête ne serait ce que quelques secondes on se retrouve dans un nuage de mosquitos et on se fait dévorer, par moment j'en ai plus de 5 en train de me piquer rien que sur une main.

Après une heure et demi de marche à pas soutenus, j'arrive au lac Pink. Lac qui est un des rares lacs méromictiques, dont  les eaux de surface et en profondeur ne se mélangent pas ou très rarement ce qui fait qu'il n'y a quasiment pas d'oxygène en profondeur et donc des espèces spécifiques. De plus ce lac était une ancienne mer mais quand elle s'est retirée, les espèces de poissons ont eu le temps de s'adapter à la diminution très lente et progressive de la salinité, elles sont donc souvent endémiques. Peu de photos, la météo n'est pas avec moi pour faire ressortir les couleurs caractéristiques de ce genre de lac mais la balade pour en faire le tour est fort agréable.

Le retour fût beaucoup plus folklorique. Une marche de deux heures (petit plantage sur la route...) sous une averse mémorable. J'ai rarement était aussi mouillé. Du flop flop, avec les chaussettes trempées, les chaussures abîmées, mes pieds commencent leur lente décomposition... Heureusement j'avais le sur-sac anti pluie pour mon matériel photo. Encore une leçon à retenir pour mes futures balades : toujours avoir un k-way avec soi :). Malgré cette énorme pluie la nature conserve son charme et une fois mouillé, rien ne sert de se presser quand on a  8 Km à faire de toute façon il faut 2 minutes pour être trempé version "je me suis baigné habillé" après ce stade on ne pas être plus mouillé et on peut s'arrêter pour contempler un petit crapaud qui traverse le chemin et lui non plus n'a pas de k-way.